Auteur : Stefan Zweig
Traducteur :
Editeur : Le Livre de Poche
Pas de collection particulière
Nombre de pages : 127
Résumé :
À l'occasion de son soixantième anniversaire, R. de D., professeur de philologie, reçoit de la part de ses élèves et collègues un livre d'hommage, relation a priori exhaustive de l'intégralité de ses œuvres, articles et discours. Il y manque pourtant la clé de voûte de son parcours intellectuel, l'événement de sa jeunesse qu'il garde secrètement enfoui au plus profond de lui-même : la rencontre décisive d'un homme, un professeur, qui a naguère suscité en lui enthousiasme et admiration. Il entreprend alors de rédiger des "notes intimes", dans lesquelles il retrace sa vie de jeune étudiant, de ses années de libertinage à son attachement exalté pour son maître, avec lequel il noue une relation faite de souffrances et de confusion.
Un autre livre que je lis en vue du Concours Général, avec en plus un intérêt particulier pour celui-ci : en effet, Julie et Emile du blog L'ivre de rêves sont fan de cet auteur, que j'ai découvert avec Le Joueur d'Echecs. Cela m'a donné envie d'en savoir plus, et je me suis donc lancée dans la lecture de celui-ci.
Je n'ai pas été déçue ! Dès les premières pages, dès la première ligne, j'ai été happée par le style de l'auteur. Une langue, une plume magnifique, riche, délicatement ciselée, un petit trésor, un véritable bijou. Les mots coulent, fluides, et filent tout droit toucher leur cible. Les descriptions sont évocatrices, tous les sentiments sont retranscrits, puissance dix mille. Le rythme enchanteur, les mots d'or coulent dans la gorge comme un miel délicat. Les multiples références à Faust et les éloges de l'époque shakespearienne complètent le tableau.
Le livre est très court, et se lit vite. De plus, l'intrigue est très prenante. L'intrigue... fascinante, rythmée par les secrets, les fausses révélations, les dérobades, tout cela captive le lecteur, le suspend aux mots de l'écrivain, lui donne envie de toujours lire, de ne jamais s'arrêter. La tension est ainsi amenée jusqu'à son point d'orgue, jusqu'à ce que tout retombe et que, lentement, le lecteur ferme le livre, la tête encore bourdonnante de ces pépites de passion. Ce livre est une vraie merveille, construite et conduite d'une main de maître. Pas une seconde, on ne s'ennuie.
Les personnages sont creusés, développés avec une profondeur étonnante. La passion est décrite elle-même est décrite avec... passion, les mots brossent un portrait coloré, vif, de ces deux hommes, de leurs proches. Un tableau plein d'ombres aussi, un tableau qui parfois laisse songeur. On s'attache à Roland, on souffre avec lui, on renaît avec lui. On regarde le vieux professeur avec compassion, admiration ou colère, selon les tourments du narrateur, et une fois fini, on pense à lui avec tant d'empathie... Une empathie sincère. Car c'est comme si ce personnage était réel.
Une lecture qui, bien que courte, reste bouleversante. Un tourbillon d'émotions, la sensation d'avoir pénétré dans un autre monde. La plume, enfin, les mots qui restent encore pour danser devant nos yeux fermés.
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