dimanche 29 novembre 2015

Bel-Ami

Résultat de recherche d'images pour "bel ami pocket"Titre : Bel-Ami
Auteur : Guy de Maupassant
Traducteur : /
Editeur : Pocket
Pas de collection particulière
Nombre de pages : 408
Résumé :
Le monde est une mascarade où le succès va de préférence aux crapules. La réussite, les honneurs, les femmes et le pouvoir: le monde n'a guère changé. On rencontre toujours - moins les moustaches - dans les salles de rédaction ou ailleurs, de ces jeunes aventuriers de l'arrivisme et du sexe. Comme Flaubert, mais en riant, Maupassant disait de son personnage, l'odieux Duroy : " Bel-Ami, c'est moi." Et pour le cynisme, la fureur sensuelle, l'athéisme, la peur de la mort, ils se ressemblaient assez. Mais Bel-Ami ne savait pas écrire, et devenait l'amant et le négrier d'une femme talentueuse et brillante. Maupassant, lui, était un immense écrivain. Universel, déjà, mais par son réalisme, ses obsessions et ses névroses, encore vivant aujourd'hui.

Un livre que je dois lire pour le lycée, et sur lequel j'ai une interro vendredi :) C'est également le premier roman de Maupassant que je lis, jusque là je n'avais lu que quelques nouvelles de lui.

Bel-Ami a pour personnage principal Georges Duroy, calculateur, manipulateur, séducteur, arrogant, ambitieux, jaloux, arriviste... Bref, un personnage bourré de défauts qui nous offre une belle caricature hyperbolique ( oui, j'ai également une interro sur les figures de style demain, donc en gros j'ai du savoir à replacer xD ) du journaliste arriviste du XIXeme siècle, de l'homme qui s'appuie sur la séduction pour appuyer sa carrière. La vision de Maupassant est très critique dessus, on peut voir que c'est un type de personnages qu'il ne supportait vraisemblablement pas. Les autres personnages sont également des caricatures, de tous les personnages types de la frange aisée,  dont les journalistes et politiques, de la société. Chez Madeleine Forestier, on peut voir ainsi les femmes bourgeoises qui désirent s'émanciper et acquièrent des libertés, des principes, et qui tiennent à être traitées en égale à leurs maris. On voit également les profils types de l'intriguant politique, Laroche-Mathieu, etc. Toutes les moeurs de cette société sont passés au crible et critiquées. J'ai beaucoup aimé découvrir l'envers du décor, tous ces personnages différents, souvent sans scrupules, calculateurs et manipulateurs, ou au contraire trop naïfs, trop honnêtes.

J'ai été assez emportée dans l'histoire, je voulais savoir comment Georges Duroy allait prendre peu à peu du galon, et séduire de nouvelles femmes, faire de nouvelles conquêtes, avoir de nouvelles maîtresses et/ou femmes. J'ai en outre été assez fascinée par ce milieu journalistique du XIXeme siècle que je ne connaissais pas et qui m'a beaucoup plu, ainsi qu'un aperçu des campagnards normands de l'époque ( grâce aux parents de Georges ) et le contexte politique du moment ( duquel on a un très bel aperçu, du fait du métier de Duroy ). Ce roman m'a permis de découvrir un peu plus les moeurs de cette société, les habitudes, les ragots qui courent... La fin m'a beaucoup plu, elle est assez différente de celle qu'aurait pu faire Zola, mais également cynique à sa manière. L'auteur sous-entend que rien ne changera jamais dans la vie de Georges Duroy, ce qui est assez déprimant pour nous lecteurs qui le détestons...

J'ai bien aimé le style d'écriture de Maupassant, plus poussé, développé que dans ses nouvelles. Je l'ai trouvé plus facile à lire qu'un Zola, plus fluide peut-être, plus rapide. Il rend la lecture plus agréable et plus aisée, et je trouve qu'il retranscrit bien les émotions, les sentiments de Duroy et sa vision du monde et des personnages qui l'entourent.

Une très bonne lecture avec ce roman lu pour les cours, j'ai apprécié découvrir Maupassant autrement qu'en nouvelles et j'ai été comblée par cette critique virulente de la société du 19eme siècle. C'est un roman de plus facile à lire et relativement entraînant, que je conseille à ceux qui souhaiteraient s'initier au réalisme !

jeudi 26 novembre 2015

Expérience Noa Torson, tome 2 : Ne regarde pas

Résultat de recherche d'images pour "ne regarde pas"Titre : Ne regarde pas
Tome 2 de la série Expérience Noa Torson
Auteur : Michelle Gagnon
Traducteur : Julien Chèvre
Editeur : Nathan
Pas de collection particulière
Nombre de pages : 411
Résumé :
Noa se bat contre la corporation qui manipule le sinistre projet Perséphone. Avec l'aide d'autres adolescents, elle sillonne les Etats-Unis pour empêcher le kidnapping de nouveaux cobayes. De son côté, Peter, resté à Boston, met à profit ses aptitudes au piratage pour s'introduire dans le système informatique de l'organisation.

J'avais beaucoup aimé le premier tome de cette trilogie, et c'est avec plaisir que j'ai retrouvé Noa et Peter dès que le roman est arrivé au CDI !

J'avais beaucoup aimé Noa dans le premier tome, Peter un peu moins. Cette impression n'a pas changé du côté de Noa, elle reste un personnage très fort, très touchant, très complexe aussi. Par contre, Peter a grimpé dans mon estime, je l'ai trouvé bien plus attachant dans ce second tome, son côté gosse de riches n'apparaît plus et, du coup, je l'ai adoré.
On découvre de nouveaux personnages aux côtés de Noa. Zeke est celui qui appraît le plus, il m'a paru très courageux, et foncièrement gentil, je l'ai beaucoup aimé. Quant à Teo, dont on voit de tant en temps le point de vue, est un gentil garçon, sympathique, attachant. J'ai détesté Taylor d'emblée, et les autres personnages ne sont pas très creusés parmi les compagnons de Noa.
Amanda, elle, ne me plait toujours pas, et je n'arrive pas à m'émouvoir de ce qui lui arrive, même si c'est horrible.

L'auteur multiplie les points de vue, ceux de Noa, de Peter, d'Amanda et de Teo. Ils sont plus ou moins longs, et permettent d'instaurer du suspense, une certaine attente, supplémentaire. Cependant, j'ai trouvé l'intrigue légèrement moins captivante que dans le premier tome, je n'étais pas aussi happée par l'histoire, sauf à la fin où je ne pouvais pas m'en détacher ! Il y a moins de suspense, je trouve ( par exemple, je savais pour Taylor dès le début ) et de rebondissements, même si le roman reste bourré d'action.
Par contre, j'ai adoré la fin, que j'ai trouvée parfaite, et j'ai vraiment hâte de lire le troisième tome !

J'ai bien aimé le style de l'auteur, il est agréable à lire et très fluide. Il rend très bien compte des sentiments, des émotions, des sensations des protagonistes, ce qui est vraiment un plus pour l'intrigue je trouve.

Un bon second tome, avec des personnages supplémentaires très attachants et un des protagonistes qui remonte dans mon estime, un style d'écriture qui me plait toujours autant, mais une intrigue moins captivante... Ce qui ne m'empêche pas de brûler d'impatience pour le troisième tome !

mercredi 25 novembre 2015

Brûlée vive

Résultat de recherche d'images pour "souad brulée vive visage"Titre : Brûlée vive
Auteur : Souad
Traducteur : /
Editeur : Pocket
Collection Jeunes Adultes : Témoignage
Nombre de pages : 224
Résumé :
En Cisjordanie, Souad a dix-sept ans, elle est amoureuse et tombe enceinte. Cette situation est un déshonneur pour sa famille, qui décide de la tuer. Son beau-frère sera alors désigné pour exécuter cette mise à mort.
Cette situation est normale aux yeux de tous, et elle n'est pas reconnu comme un assassinat. Beaucoup de cas sont répertoriés chaque année dans le monde ; d’autres ne sont pas connus.
Grièvement brûlée, Souad a été sauvée par une femme qui travaille dans une fondation humanitaire. Elle a décidé de raconter son histoire et faire connaître au monde entier ce qu’on appelle un crime d’honneur.

Je n'avais pas de livre sur moi et une heure de trou, alors j'ai cherché dans les rayonnages du CDI un livre... et je suis tombé sur celui-là.

J'ai immédiatement été, comment dire, happée. Fascinée. Révoltée, aussi. J'ai vraiment été plongée dedans du début à la fin. Et, lorsque je l'ai refermé, ma tête pleine de questions, j'étais vraiment choquée de me dire que ce n'était pas une fiction. C'était la réalité, c'était la vie de certaines femmes dans certains pays. Et c'est juste... monstrueux. Ce qui est arrivé à Souad est vraiment horrible, cela dépasse l'entendement. Dans notre monde d'aujourd'hui, considéré comme moderne, voir que les femmes sont traitées ainsi, dans des conditions d'esclavage, c'est affreux. Quant on lit le témoignage de Souad, on se rend compte que là-bas, elles sont traitées comme des esclaves, des moins que rien, à peine des animaux. Elles vivent dans des conditions archaïques, enfermées dans des moeurs archaïques. Et il y a quelque chose que je n'ai jamais réussi à comprendre, c'est pourquoi les hommes se croient-ils supérieurs aux femmes ? Non, mais c'est vrai, ça. Ca n'existe pas, chez les animaux ( ou presque pas ). Et nous sommes sensés être dôtés d'une capacité à comprendre, à raisonner.
Et puis, par exemple, lorsque les hommes qui vivent dans ces traditions changent de femme parce qu'elle n'arrive pas à leur donner de fils... Ils ne se remettent jamais en question ? Techniquement, la femme apporte un chromosome X systématiquement, c'est l'homme qui apporte soit un chromosome X ( ce sera une fille ), soit un chromosome Y ( un garçon ). Donc... en fait, ça serait de la faute des hommes !
Le pire, c'est que c'est vrai.

J'ai vraiment adoré Souad. C'est une femme courageuse, qui a vraiment souffert et qui a réussi, malgré tout, à se reconstruire une vie, en Suisse. J'ai également beaucoup appréciée Jacqueline, la seconde narratrice, celle qui a sauvé Souad envers et contre tout, qui lui a donné une seconde chance, une seconde vie. Ce sont toutes les deux des femmes fortes, puissantes, qui véhiculent dans ce livre un message puissant, important. Et elles sont réelles, elles existent. Elles agissent dans le monde.

Le style de Souad ne m'a pas vraiment dérangée, il reste simple et agréable à lire, plutôt fluide. Pour quelqu'un qui est arrivée en Suisse analphabète, qui n'avait jamais écrit de livres, jamais reçu d'instruction dans sa petite enfance, le résultat est vraiment très élevé.

J'ai beaucoup aimé ce magnifique témoignage, il véhicule un message fort, puissant, et délivre tout l'horreur des crimes d'honneur et de la vie des femmes dans des endroits faisant partie de pays comme la Cisjordanie. Il m'a vraiment touchée et je le conseille vivement ( aux plus de 15 ans cependant ).

mardi 24 novembre 2015

Pixel Noir

Résultat de recherche d'images pour "pixel noir"Titre : Pixel Noir
Auteur : Jeanne-A Debats
Traducteur : /
Editeur : Syros
Collection Soon
Nombre de pages : 268
Résumé :
Pixel est un adolescent solitaire et un crack en informatique. Après un grave accident, son esprit est plongé dans un Virtuel de Repos tandis que son corps est aux mains des médecins. Ce Virtuel est censé prendre la forme d’un campus universitaire dans lequel évoluent les avatars des malades, mais à son arrivée, Pixel découvre un monde sans adultes, sous la coupe d’un ado avide de pouvoir. Et ce n’est pas tout : l’environnement se détraque, il neige en plein été, les journées s’allongent démesurément… Le Virtuel de Repos est en proie à un bug qui risque d’entraîner leur vraie mort à tous. 

Un livre que j'avais repéré en passant, une fois, et que j'avais plutôt envie de découvrir. Je l'ai donc pris lorsque je l'ai vu à la médiathèque.

La première chose que j'ai envie de dire concernant ce livre, c'est qu'il se lit extrêmement, mais alors extrêmement vite. Le style de l'auteur est tellement fluide, tellement rapide à lire, que ce livre se lit à une vitesse impressionnante... Ce qui est également dû à la simplicité un peu excessive du vocabulaire employée ( ce qui n'est pas tellement mélioratif ).

J'ai moyennement apprécié Pixel, il est intelligent, calé en informatique, mais pas très attachant, un peu froid, vraiment, mais vraiment pas alors du tout calé en relations humaines, il est vraiment naïf, pas doué, on sent l'asocial en lui ! Et sa personnalité n'est qu'un immense cliché. Par contre j'ai beaucoup aimé Solfé, elle est très complexe et très attachante. J'ai aussi moyennement apprécié Sam, un personnage trop " cliché " à mon goût.

Concernant l'intrigue, elle est extrêmement prévisible, à part ce qui concerne Solfé où ce n'est pas forcément ce à quoi on s'attendrait. Mais pour le reste, franchement... on sait tous comment ça va se finir, impossible de faire plus banal ! Quant à cette espèce de pseudo-triangle amoureux... Est-ce utile de préciser que je l'ai trouvé pathétique ? Non, mais sérieux, les gens tombent amoureux alors qu'ils se connaissent depuis la veille ? Et puis ça n'est pas original du tout, c'est aussi prévisible, tout le monde comment ça va se finir...

En résumé, une lecture plutôt décevante. Je m'attendais à franchement mieux, la plupart des personnages sont clichés, l'intrigue est trop prévisible, le vocabulaire est très limité... J'ai été déçue et je le déconseille aux amateurs d'originalité !

L'Assommoir

Résultat de recherche d'images pour "l'assommoir le livre de poche"Titre : L'Assommoir
Septième roman du cycle des Rougon-Macquart
Auteur : Emile Zola
Traducteur : /
Editeur : Le Livre de Poche
Pas de collection particulière
Nombre de pages : 495
Résumé :
Zola, dans "L'Assommoir", septième roman des "Rougon-Macquart" raconte le drame de la vie populaire: l'alcoolisme, propagé par les débits de boisson nommés à juste titres des "assommoirs". Coupeau, bon ouvrier zingueur, après un accident, au cours d'une longue convalescence, se laisse gagner par l'alcool. Sa femme Gervaise, qui avait de haute lutte acquis une blanchisserie, après avoir résisté, est à son tour entraîné jusqu'à la pire déchéance.

Le deuxième Zola que je lis, après Nana qui avait été un coup de coeur. Ma mère m'a chaudement recommandé L'Assommoir et j'avais hâte de le lire.

On découvre Gervaise, une blanchisseuse montée à Paris avec son amant, Lantier, et leurs deux enfants. Mais Lantier la quitte immédiatement au début du roman et elle se laisse séduire par Coupeau... Entre réussite puis déchéance, l'histoire de la vie de Gervaise Macquart, destinée depuis le début à la misère ( elle est issue de la branche bâtarde de la famille, les Macquart, qui sont issus de milieux pauvres, alors que les Rougon réussissent plutôt bien socialement ). Ce personnage qui se débat contre son destin inéluctable ( ce qui n'est pas sans rappeler les tragédies ) est très attachant car, malgré tout, Gervaise reste fondamentalement bonne, même si elle sombre dans la paresse, la gourmandise, l'alcoolisme. Je l'ai vraiment adorée !
J'ai peu apprécié Lantier et Coupeau, deux hommes vraiment détestables ( même si Coupeau ne l'est pas depuis le départ ) et j'ai détesté cette sale peste de Virginie. Ces trois personnages, le mari de Virginie, les Boche, les Lorilleux, les Goujet ( que j'ai adoré ) offrent une vision d'ensemble de la classe sociale modeste et de leurs moeurs, de leurs modes de vie. J'ai également adoré voir Nana lorsqu'elle était enfant, cela apporte des précisions, des raisons à ces actes dans le tome du cycle qui lui est consacré.

Du début à la fin, j'ai été fascinée, happée, prise, captivée... tout ce que l'on voudra. Je ne pouvais pas m'arrêter, j'étais totalement prise dedans ! L'effet d'attraction a été encore plus fort que pour Nana, même en sachant que Gervaise était condamnée, je priais pour qu'elle s'en sorte, qu'elle ne fasse pas ci, pas ça... et en même temps je la comprenais, et je voulais voir ce qui allait se passer. J'ai adoré découvrir comment étaient les forges ( quand elle va voir Goujet travailler ), les blanchisseries, les lavoirs, et la vie quotidienne à l'époque. J'ai été très choquée de voir que les violences conjugales étaient normales et impunies, qu'un mari demeurait impuni même s'il tuait sa femme. L'histoire de la famille Bijard et de Lalie, personnages secondaires, m'a bouleversée également. Certains enfants n'avaient pas d'enfance ! Le livre aborde des thèmes forts, la misère sociale, l'alcoolisme, la violence conjugale, l'avarice... tout cela sur fond de bouleversements de Paris durant l'époque haussmanienne ( le baron Haussman perce de larges avenues dans Paris et sa périphérie, où vit Gervaise ).

J'aime toujours autant la plume de Zola, agréable à lire malgré tout, qui mêle des mots d'argot, pour une sensation plus " vraie ". Elle est un mélange détonnant de ce vocabulaire familier, voire grossier, et de soutenu, ce qui à la fois déstabilisant et captivant.

Un coup de coeur encore plus marqué que pour Nana ! Et oui, je deviens fan de Zola, moi qui avais détesté Germinal ( d'ailleurs, à l'occasion, je pense que j'essaierai de le relire ! ). Franchement, je n'ai pas vu de points négatifs ! 

Roman remplissant les conditions 4 et 9 du challenge des 10 semaines