Auteur : Milan Kundera
Traducteur : /
Editeur : Folio
Pas de collection particulière
Nombre de pages : 462
Résumé :
L'auteur avait tout d'abord pensé intituler ce roman L'âge lyrique. L'âge lyrique, selon Kundera, c'est la jeunesse, et ce roman est avant tout une épopée de l'adolescence ; épopée ironique qui corrode tendrement les valeurs tabous : l'Enfance, la Maternité, la Révolution et même - la Poésie. En effet, Jaromil est poète. C'est sa mère qui l'a fait poète et qui l'accompagne (immatériellement) jusqu'à ses lits d'amour et (matériellement) jusqu'à son lit de mort. Personnage ridicule et touchant, horrible et d'une innocence totale (« l'innocence avec son sourire sanglant » !), Jaromil est en même temps un vrai poète. Il n'est pas salaud, il est Rimbaud. Rimbaud pris au piège de la révolution communiste, pris au piège d'une farce noire.
Aaaah, Kundera. J'ai découvert ce grand auteur un peu par hasard, en cherchant des choses à lire en vue du Concours Général ( qui n'a strictement rien donné en terme de résultats, vous devez vous en douter ), et je suis tombée amoureuse. Alors, quand j'ai vu celui-ci, qui avait un résumé qui m'intéressait encore plus que le premier que j'ai lu ( L'insoutenable légèreté de l'être ), j'ai succombé. Et je me suis replongée dans l'univers de Kundera.
Ce que j'adore chez cet auteur, c'est la profondeur de l'histoire, des concepts qu'il utilise... il écrit une histoire pour s'interroger sur la vie, sur des concepts tels que l'Art, la révolution et le communisme, le sens de la vie, le rôle de la mère... en fait, ce roman pourrait servir de manuel de philo en terminale à lui tout seul. Ce qui est d'ailleurs assez drôle, c'est que le matin je voyais des concepts en cours de philo, et je les retrouvais le soir en ouvrant mon livre ! Bref, tout ça pour dire que chaque roman de Kundera est d'une richesse incroyable. Il permet une lecture active, impliquant totalement le lecteur. Ce n'est pas une lecture-repos, une lecture qu'on peut prendre pour se détendre le soir, sans penser, juste en se laissant guider par le narrateur : c'est une lecture qui exige une réponse active, une interaction. Et c'est juste incroyablement enrichissant. Sans parler du fait que l'histoire en elle-même est tellement riche, tellement intéressante, fascinante... j'ai pris du plaisir à entrer dans cette histoire, que j'ai trouvée plus fascinante encore que celle de L'Insoutenable légèreté de l'être...
Côté écriture, Kundera est également un auteur incroyable, fascinant, un auteur dont la plume est unique et marquante. Déjà, il emploie un vocabulaire riche et varié, une plume élégante, qui pourtant ne cède pas du tout à l'artificialité : Kundera écrit avec la voix du coeur, il nous laisse entrer dans un monde plein de réalisme et dresse devant nous des décors plus vrais que nature ; il nous fait entrer dans un univers intérieur où il fait bouger ses personnages et explore des concepts. Sans parler de l'aspect le plus génialissime de son écriture : son emploi du narrateur. Il crée en effet un narrateur très ambigu, mais au rôle extrêmement riche, et laisse le lecteur interagir avec, ce qui, encore une fois, est extrêmement enrichissant.
Les personnages de ce roman sont tout aussi riches et creusés que le reste : j'ai pris un plaisir immense à les découvrir. Le personnage de Jaromil est un personnage vraiment très complexe, avec différentes facettes. Même si, objectivement, c'est un personnage assez pitoyable et méprisable, et pourtant, Kundera arrive à nous le rendre attachant, à nous faire suivre ses frasques avec avidité, fasciné par ce personnage qui grandit devant nous... et sa mère ! Sa mère ! C'est incroyable le nombre de facettes que l'auteur nous dévoile, des facettes qui se remplacent, si bien qu'arrivés au milieu du roman, quand on repense à la vision de la mère qu'on avait au début, on a une sensation d'étrangeté... je n'avais jamais éprouvé ça, c'est merveilleusement bien fait !
Un roman fascinant, comme j'en avais rarement lu, qui explore des concepts philosophiques en profondeur en exigeant une participation active du lecteur... une petite pépite qui m'a fait voyager et réfléchir !
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