Titre : L'Assommoir
Septième roman du cycle des Rougon-Macquart
Auteur : Emile Zola
Traducteur : /
Editeur : Le Livre de Poche
Pas de collection particulière
Nombre de pages : 495
Résumé :
Zola, dans "L'Assommoir", septième roman des "Rougon-Macquart" raconte le drame de la vie populaire: l'alcoolisme, propagé par les débits de boisson nommés à juste titres des "assommoirs". Coupeau, bon ouvrier zingueur, après un accident, au cours d'une longue convalescence, se laisse gagner par l'alcool. Sa femme Gervaise, qui avait de haute lutte acquis une blanchisserie, après avoir résisté, est à son tour entraîné jusqu'à la pire déchéance.
Le deuxième Zola que je lis, après Nana qui avait été un coup de coeur. Ma mère m'a chaudement recommandé L'Assommoir et j'avais hâte de le lire.
On découvre Gervaise, une blanchisseuse montée à Paris avec son amant, Lantier, et leurs deux enfants. Mais Lantier la quitte immédiatement au début du roman et elle se laisse séduire par Coupeau... Entre réussite puis déchéance, l'histoire de la vie de Gervaise Macquart, destinée depuis le début à la misère ( elle est issue de la branche bâtarde de la famille, les Macquart, qui sont issus de milieux pauvres, alors que les Rougon réussissent plutôt bien socialement ). Ce personnage qui se débat contre son destin inéluctable ( ce qui n'est pas sans rappeler les tragédies ) est très attachant car, malgré tout, Gervaise reste fondamentalement bonne, même si elle sombre dans la paresse, la gourmandise, l'alcoolisme. Je l'ai vraiment adorée !
J'ai peu apprécié Lantier et Coupeau, deux hommes vraiment détestables ( même si Coupeau ne l'est pas depuis le départ ) et j'ai détesté cette sale peste de Virginie. Ces trois personnages, le mari de Virginie, les Boche, les Lorilleux, les Goujet ( que j'ai adoré ) offrent une vision d'ensemble de la classe sociale modeste et de leurs moeurs, de leurs modes de vie. J'ai également adoré voir Nana lorsqu'elle était enfant, cela apporte des précisions, des raisons à ces actes dans le tome du cycle qui lui est consacré.
Du début à la fin, j'ai été fascinée, happée, prise, captivée... tout ce que l'on voudra. Je ne pouvais pas m'arrêter, j'étais totalement prise dedans ! L'effet d'attraction a été encore plus fort que pour Nana, même en sachant que Gervaise était condamnée, je priais pour qu'elle s'en sorte, qu'elle ne fasse pas ci, pas ça... et en même temps je la comprenais, et je voulais voir ce qui allait se passer. J'ai adoré découvrir comment étaient les forges ( quand elle va voir Goujet travailler ), les blanchisseries, les lavoirs, et la vie quotidienne à l'époque. J'ai été très choquée de voir que les violences conjugales étaient normales et impunies, qu'un mari demeurait impuni même s'il tuait sa femme. L'histoire de la famille Bijard et de Lalie, personnages secondaires, m'a bouleversée également. Certains enfants n'avaient pas d'enfance ! Le livre aborde des thèmes forts, la misère sociale, l'alcoolisme, la violence conjugale, l'avarice... tout cela sur fond de bouleversements de Paris durant l'époque haussmanienne ( le baron Haussman perce de larges avenues dans Paris et sa périphérie, où vit Gervaise ).
J'aime toujours autant la plume de Zola, agréable à lire malgré tout, qui mêle des mots d'argot, pour une sensation plus " vraie ". Elle est un mélange détonnant de ce vocabulaire familier, voire grossier, et de soutenu, ce qui à la fois déstabilisant et captivant.
Un coup de coeur encore plus marqué que pour Nana ! Et oui, je deviens fan de Zola, moi qui avais détesté Germinal ( d'ailleurs, à l'occasion, je pense que j'essaierai de le relire ! ). Franchement, je n'ai pas vu de points négatifs !
Roman remplissant les conditions 4 et 9 du challenge des 10 semaines
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