Titre : Au Bonheur des Dames
Onzième roman du cycle des Rougon-Macquart
Auteur : Emile Zola
Traducteur : /
Editeur : Folio
Pas de collection particulière
Nombre de pages : 528
Résumé :
Octave Mouret affole les femmes de désir. Son grand magasin parisien, "Au Bonheur des Dames," est un paradis pour les sens. Les tissus s'amoncellent, éblouissants, délicats, de faille ou de soie. Tout ce qu'une femme peut acheter en 1883, Octave Mouret le vend, avec des techniques révolutionnaires. Le succès est immense. Mais ce bazar est une catastrophe pour le quartier, les petits commerces meurent, les spéculations immobilières se multiplient. Et le personnel connaît une vie d'enfer. Denise échoue de Valognes dans cette fournaise, démunie mais tenace. Zola fait de la jeune fille et de son puissant patron amoureux d'elle le symbole du modernisme et des crises qu'il suscite. Zola plonge le lecteur dans un bain de foule érotique.
Il s'agit du quatrième roman de Zola que je lis, et du troisième dans le cycle des Rougon-Macquart. C'était un titre qui me tentait vraiment et je l'ai donc emprunté au CDI...
J'ai tout de suite été plongée dans l'histoire, et j'ai eu bien du mal à en ressortir... Zola dépeint dans ce livre les transformations du commerce de la fin du XIXeme siècle, le passage des petites échoppes sombres aux grands magasins lumineux débordants de marchandises pas chères... Il dépeint la lutte entre le commerce ancestral, peu à peu étouffé par la concurrence déloyale, dénonce le matérialisme de l'époque et le capitalisme, l'égoïsme toujours présent dans les mentalités, le besoin impérieux de s'enrichir et de dépenser... Il compare le grand magasin à une église, vouée au culte de l'argent, du luxe, critiquant cette nouvelle foi, qui pousse les gens à se détourner de leur religion de base...
Bref, je pourrais vous faire un commentaire composé dessus ( je viens d'apprendre la méthodologie en français ) mais bon je n'ai pas forcément l'envie, et je doute que vous ayez envie de lire ça... xD
Donc j'ai été emportée par l'intrigue, complètement passionnée, autant que pour L'Assommoir. Mention spéciale à la fin : c'est le premier Zola que je lis qui se termine bien !!! D'ailleurs, j'ai beaucoup aimé cette fin, je la trouve juste géniale !
Pour les personnages, j'ai beaucoup apprécié Denise : elle est courageuse, tenace, sincère, humble, sensible... Un peu nunuche parfois il est vrai. C'est la figure de résistance à Mouret, la femme qui le vaincra... C'est un personnage fort. Par contre, je n'ai pas aimé son frère Jean, un sale égoïste ! Et les Baudu sont plutôt pitoyables...
Après la famille de Denise, passons à Octave. Octave, Octave... Un génie du commerce, cet homme. Et pourtant, à la fois attachant lorsqu'il souffre, et détestable sinon, avec son sexisme à deux sous ! Bon, il est vrai que c'était la mentalité de l'époque. Mais ça n'empêche que pour un lecteur du XXIeme siècle ayant la chance de vivre dans un pays où les droits des femmes sont respectés, ça saute tout de suite aux yeux...
Bon, je ne vais pas parler de tous les personnages, je vais simplement dire qu'ils sont tous plus ou moins attachants, et n'ont pas été très marquants. J'ai simplement peu aimé Mme Desforges, que j'ai trouvée égoïste...
J'ai retrouvé avec plaisir le style inimitable de Zola agréable à lire, relativement fluide, qui mêle des mots d'argot, pour une sensation plus " vraie ". Elle est un mélange détonnant de ce vocabulaire familier, voire grossier, et de soutenu, ce qui à la fois déstabilisant et captivant.
Et un nouveau coup de coeur dans la série des Rougon-Macquart ! Tout y est : les personnages, l'intrigue, le style... et, une fois n'est pas coutume, une happy end ! Je ne saurais dire si je préfère L'Assommoir ou celui-ci, mais je pense quand même préférer de très peu celui-ci...
Franchement, essayez celui-ci si vous n'avez pas encore lu de Zola !
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