Auteur : Jean Anouilh
Traducteur : /
Editeur : Folio
Pas de collection particulière
Nombre de pages : 137
Résumé :
Que dire de Sylvia? Elle n'est pas romanesque, elle est tendre, elle n'est pas naïve, elle est bonne, elle n'est pas dure, elle est nette. Les belles dames de la cour ni le prince ne l'éblouissent. Elle sait tout, depuis toujours, sans avoir jamais rien appris. Elle a la plus juste mesure du coeur. Dans ce petit univers frelaté et ricanant sous ses soies, ses cailloux précieux, ses aigrettes - elle est seule, claire et nue sous sa petite robe de toile, et elle les regarde toute droite et silencieuse s'agiter et comploter autour d'elle. Et tout ce qui faisait la force et le plaisir du prince est entre ses mains, soudain - inutile. Sylvia est une petite âme inaccessible qui le regarde à mille lieues de lui et le trouble.
Ce livre a été ma dernière lecture avant le Concours Général ( oui, je suis clairement en retard dans mes chroniques : d'une semaine, au moins ! ). Et je tenais à le lire, parce que le résumé m'intriguait, et aussi j'avais passé quatre heures à me torturer sur un extrait de l'acte II lors de mon bac blanc de français. Le résumé m'avait intriguée alors, ainsi que le procédé de mise en abyme théâtrale, et j'ai donc fini par me lancer dans ma lecture.
J'ai été totalement happée par cette pièce de théâtre. Ma lecture a été d'une intensité rare ; plus intense encore que L'insoutenable légèreté de l'être. Vraiment, il y a dans cette pièce un pouvoir sans égal. J'ai été prise dans cette histoire tragique et bouleversante... Impossible de m'en détacher, et en moins d'une heure la pièce était lue, dévorée avec avidité. J'ignore exactement d'où vient ce profond charme qui s'est exercé sur moi, mais une chose est sûre, c'est qu'il a fonctionné. Les entrailles nouées par la profondeur de l'intrigue, par sa beauté, par sa puissance et son universalité, j'ai été incapable de m'en détacher. Vraiment, ce que j'ai ressenti durant ma lecture était difficle à décrire, mais... voilà, c'était une expérience des plus intenses.
Les personnages sont beaux, touchants, humains. Même les plus antipathiques d'entre eux ( je pense notamment à Héro, ou à Fulminia ) m'ont attendrie, parce qu'ils avaient des blessures, des failles, qui les rendaient d'autant plus puissants et prenants. Si le Comte et Lucile m'ont fascinée, ainsi que la comtesse, je pense que le personnage que je retiens le plus est Héro... Profond, bouleversant, c'est lui qui m'a fait le plus pleurer...
Car oui, cette pièce d'une intensité remarquable ( qu''est-ce que je peux me répéter, parfois... ) m'a beaucoup fait pleurer, m'a bouleversée...
La langue, la profondeur des discours des personnages ont également participé à l'impression de puissance qui se dégage de l'ensemble du texte. La technique de la mise en abyme, brillament maîtrisée et utilisée, met en relief la profonde humanité des personnages, et l'intemporalité des oeuvres. Les mots sont à double sens, et à double tranchants. Utilisée avec brio, la langue française magnifie les émotions et brille comme une étoile au firnament.
Vous l'aurez compris, j'ai totalement été conquise par cette lecture, courte et intense. Le pouvoir des mots m'a transportée, les personnages brillants d'humanité m'ont transportée, et il y avait quelque chose qui se dégageait de la pièce d'extrêmement intense, qui m'a remuée au plus profond de mon être...
Coup de coeur
Je ne connaissais pas du tout, merci pour la découverte ;) !
RépondreSupprimer