Auteur : Eugène Ionesco
Traducteur : /
Editeur : Folio
Collection Théâtre
Nombre de pages : 137 ( sans dossiers )
Résumé :
Pour expliquer le succès du Roi se meurt, on a dit que c'est un classique. Il montre l'homme ramené à sa condition fondamentale. Donc à l'angoisse devant la mort. Cet homme qui parle avec les accents du roi Lear est néanmoins notre contemporain. Il est tellement notre contemporain que son histoire - une existence qui a oublié ses limites - reflète exactement la célèbre « crise de la mort » qui secoue l'Europe de l'après-guerre. Le Roi se meurt n'est pourtant pas une pièce triste. D'abord, parce que l'humour n'y est pas absent. Ensuite, et surtout, parce que Ionesco propose les remèdes pour sortir de la crise. C'est également cela, une grande œuvre classique une leçon de dignité devant le destin.
J'avais emprunté ce livre à la médiathèque en vu du Concours Général, mais n'ai finalement pas eu le temps de le lire avant l'épreuve. Néanmoins, étant donné que j'ai un gros stock de classiques à écouler, et que j'ai décidé que je n'allais pas m'arrêter de lire des classiques parce que le CG était passé... le résumé de cette pièce me tentait beaucoup, donc je me suis lancée.
J'ai été... bluffée. Pas d'autres mots. Bluffée par la description, si réaliste, si vraie, de l'homme face à la mort. Les réactions... les sentiments... c'est exactement ça. C'est... juste... fascinant, et en même temps étrange car c'est comme se retrouver face à un miroir qui nous renvoie nos propres angoisses, nos propres peurs, nos propres doutes. J'ai été troublée, remuée par cette lecture courte mais intense ( ah ! Qu'est-ce que j'aime ce mot ! ). Ionesco décrit à la perfection la nature humaine, l'analyse avec justesse et la magnifie, la rend sublime dans son pathétique. En ajoutant de l'absurdité au dialogue, il souligne l'absurdité de la condition humaine.
Bref, cette pièce est un miroir de la condition humaine, brillamment écrite.
En effet, le style de Ionesco prend aux tripes, prend au coeur. Les grandes tirades, mais aussi les simples et courtes répliques exprimant tant de douleur, tant d'incompréhension, m'ont tout simplement bouleversée. La mise en scène décrite à travers les didascalies m'a permis de vraiment m'imaginer la scène comme si j'étais au théâtre... cette mise en scène reflétait parfaitement le contenu de la pièce. Elle est si brillamment faite que c'est la mise en scène décrite qui, à la fin, m'a fait pleurer... conjointement avec le texte, certes, mais c'est vraiment le fait de m'imaginer la scène, de me la représenter comme si j'y étais qui m'a bouleversée, ce qui ne m'était jamais arrivé.
Les personnages sont touchants, m'ont semblé à la fois proches et étrangers à moi... Je les ai suivi, suivi leurs démêlés, avec attention et compassion. Ils font partie du magnifique de la pièce, au même titre que le reste, bien que je ne puisse guère les juger, étant tout de même assez différents de ce dont j'ai l'habitude, et n'étant pas prévus pour être attachants.
Une pièce bluffante, troublante, qui prend le lecteur aux tripes. J'ai été totalement emportée par cette histoire émouvante, qui m'a marquée. A découvrir absolument !
5/5
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