L'arbre et le fruit

Titre : L'arbre et le fruit
Auteur : Jean-François Chabas
Traducteur : /
Editeur : Gallimard
Collection Scripto
Nombre de pages : 126
Résumé :
1980, Portland, Oregon. Jewel ne comprend pas. Où est passée Maman ? Devra-t-elle rester avec Papa, maintenant ? Cette perspective lui fait peur. Mais il ne faut pas qu'Esther le sente. C'est sa petite soeur, elle doit la protéger. En fait, Maman est à l'hôpital psychiatrique. Parce que Papa lui fait du mal. Parce que Papa les terrorise. En grandissant, Jewel comprend peu à peu qui si son père est malfaisant, d'autres personnes sur la terre méritent qu'on les aime et qu'on se batte.

Lorsque je suis allée au CDI rendre Songe à la Douceur, la documentaliste m'a immédiatement proposé ce livre, et je me suis empressée de le lire. C'est un très petit roman, qui se lit très vite, et je l'ai très rapidement lu.

L'histoire racontée, à deux voix, est très touchante, magnifique, et très, très triste, aussi ( forcément. Moi et les lectures déprimantes, vous savez... ). Elle raconte l'enfer vécu par une femme victime de violences conjugales, et par ses filles. L'enfer des coups, des humiliations verbales... tout est narré avec précision mais sans détail superflu. C'est vraiment une histoire poignante, forte, avec un beau message d'espoir derrière. Comme je l'ai dit, c'est un livre très court, qui se lit bien, mais justement, j'ai regretté que ce soit si court. En effet, bien que narré et dénoncé avec justesse, cet enfer n'est pas tellement approfondi. Oui, l'histoire, bien que poignante, manque d'approfondissement, et c'est bien dommage, car il y aurait eu moyen de faire un roman encore plus fort.

Là encore, bien que touchants, j'ai trouvé les personnages pas aussi approfondis qu'ils auraient pu l'être. Jewel, par exemple, est un personnage vraiment touchant, dont la narration est très intéressante, mais le gros fossé temporel entre la première et la deuxième partie du roman la rendent un peu plus... creuse, alors qu'il aurait été génial de la découvrir encore plus ! Encore une fois, cela est lié à la très petite taille du roman. De même, Grace, l'autre narratrice, connaît une évolution spectaculaire entre ses deux parties, et, bien qu'on sache le pourquoi du comment, il est vraiment dommage de ne pas l'avoir vue changer...
Quant au père, il reste un personnage énigmatique, un sala** qui a pourtant parfois des réactions presque normales... quel dommage que ce personnage ne soit pas plus creusé que ça ! Cela aurait pu être intéressant, dans son cas, de connaître les raisons de ses actes ( bien que cela ne les excuserait pas ! ).

L'écriture de l'auteur, que j'avais découverte dans Les rêves rouges cet été, est toujours aussi magique, juste, touchante. Il sait employer les bons mots pour frapper juste, et ça marche vraiment ! Ce fut un vrai plaisir de la retrouver.

Un bonne lecture, poignante et touchante. Néanmoins, ce livre me laisse un goût d'inachevé ; trop court, il aurait pu être exploré plus en profondeur et donc plus approfondi, plus touchant... quel dommage !

4/5