Nana

Titre : Nana
Le 9eme roman du cycle des Rougon-Macquart ( qui peuvent être pris dans l'ordre que l'on souhaite et sont tous indépendants )
Auteur : Emile Zola
Traducteur : /
Editeur : Flammarion
Collection GF
Nombre de pages : 439
Résumé :
En fait de joie, l'actrice, Nana, dévore les hommes, croque les héritages et plonge les familles dans le désespoir.
Belle et prodigue, elle mène une danse diabolique dans le Paris des lettres, de la finance et du plaisir. En se détruisant elle-même, elle donne le coup de grâce à une société condamnée, détestée par Zola.

Neuvième volume de la série des Rougon-Macquart, Nana est le plus enivrant d'érotisme et de passion déchaînée.

Mon premier Zola ! En effet, j'avais tenté de lire Germinal il y a assez longtemps, mais au bout de 10 pages, ça m'ennuyait déjà... alors j'avais lâché l'affaire, et j'ai décidé de retenter Zola avec le seul roman alors en ma possession ( maintenant, j'en ai d'autres que je vais lire ! )

Nana, le personnage principal, est la fille des héros de L'Assommoir ( dans les cycle des Rougon-Macquart, tous les personnages sont liés entre eux ), Gervaise et Coupeau. Bon, je l'avoue, je viens seulement de le découvrir, mais bref... c'est décidé, L'Assommoir sera le prochain que je lirai !

Pour en revenir à Nana, c'est un personnage à la fois sympathique et antipathique. On voit bien qu'elle a sans doute un bon fond, qu'elle n'est pas toujours consciente de ce qu'elle fait, et qu'elle a enduré bien des malheurs durant sa courte existence, mais son comportement reste odieux. Elle passe par des phases de misère et de luxe successifs, abusant des hommes, jonglant entre eux. Elle me laisse une impression assez mitigée, sûrement voulue par l'auteur. 

Les autres personnages m'ont tous inspiré pitié ou dégoût, toujours voulu par l'auteur je pense. Il caricature ainsi les profils-types de la société du Second Empire, le banquier avide qui fait sa fortune en spéculant et en montant des affaires pas toujours très nettes, l'aristocrate qui s'ennuie profondément et qui a été élevé dans un carcan de religion... Tous ses hommes sont attirés par Nana comme des papillons de nuit autour d'une lampe et s'y brûlent les ailes, à savoir leurs fortunes. Quant aux femmes, Zola les dépeint également en caricaturant les profils-types, des prostituées aux bourgeoises en quête d'un mari doté d'une solide fortune...

Zola adopte, pour raconter son histoire, plusieurs points de vue, comme celui de Fauchery, celui de Nana, celui de Muffat... toujours à la 3eme personne. Il raconte l'action destructrice de Nana, sa vie à partir de 18 ans. On pourrait s'attendre à s'ennuyer un peu, mais pas du tout, j'ai été emportée, passionnée par ma lecture ( contrairement à Germinal, durant lequel je n'avais pas tenu 10 pages ).

Bon, connaissant Zola pour avoir lu des tous petits passages dans mon livre de français ( eh oui, on étudie le réalisme et le naturalisme en ce moment, ça tombe bien, non ? ), je savais comment ça allait finir.... Mais c'est horrible cette fin ! Zola, si tu m'entends depuis le royaume des morts, explique-moi ! C'est quoi, ça ? Ce cynisme, ce... c'est magistral, mais c'est pas très cool...

Zola, d'ailleurs, si tu veux revenir le soir d'Halloween pour me passer un roman inédit rien qu'à moi, je veux bien, hein ?

J'ai beaucoup aimé la plume de Zola, son style, avec les grosses descriptions. Moi, en tout cas, ça ne me dérangeait pas, j'aime bien pouvoir imaginer précisément les lieux où se déroule l'intrigue.

Un coup de coeur ! ( et oui ! ) pour mon premier Zola, avec une fin très très prévisible mais quand même... ouah ! des personnages caricaturaux qui nous renseignent très bien sur le Paris mondain du Second Empire, une plume bien plus agréable à lire que ce à quoi je m'attendais... bref, une réussite ! Mon prochain Zola, ça sera l'Assommoir :)

Roman remplissant les conditions 4 et 9 du challenge des 10 semaines