Thérèse Raquin

Titre : Thérèse Raquin
Auteur : Emile Zola
Traducteur : /
Edition : Pocket
Pas de collection particulière
Nombre de pages : 252
Résumé :
Thérèse a été élevée par sa tante dans le but d’épouser son fils, un homme au tempérament maladif. Bientôt, elle ne supporte plus cette vie cloîtrée, ni ce sinistre passage du Pont-Neuf où Mme Raquin installe sa mercerie. Toute sa sensualité refoulée s’éveille lorsqu’elle rencontre Laurent, un peintre raté dont elle devient la maîtresse. Les amants décident de noyer le mari. L’âpreté, la sexualité, le crime. Zola est déjà Zola dans ce mélange puissant de roman noir et de tragédie, dans cet implacable réalisme social et humain.

Ce n'est donc pas un volume des Rougon-Macquart, mais un roman que Zola a écrit à 27 ans, lorsqu'il n'était pas encore célèbre. C'est ce roman qui l'a propulsé sur le devant de la scène, et cela faisait un moment que je souhaitais le découvrir.

On découvre ici un petit passage sombre et étriqué, une boutique miteuse et humide pour un roman très restreint, qui évoque la claustrophobie qui nous poursuivra tout au long de l'intrigue. Intrigue, justement, assez simple, pas très complexe. Elle est assez entraînante, mais pas autant que dans l'Assommoir ou dans Nana, et je pouvais prévoir assez vite la fin, qui s'est révélée bien glauque, comme l'ensemble du roman.
Ce roman qui est d'ailleurs tourné comme une étude scientifique des caractères ( comme l'explique Zola dans son préface à la seconde édition ), basée sur une théorie de la médecine que l'on sait aujourd'hui erronée, la théorie des 4 humeurs. On retrouve donc tout au long du roman un jargon scientifique et médical, ce que j'ai plutôt apprécié. Le roman insiste beaucoup sur la psychologie des personnages plus que sur l'action, ce qui m'a aussi plu.

Les personnages, justement. Les trois principaux sont donc Thérèse, décrite comme une femme au tempérament nerveux. C'est un des personnages que j'ai le plus apprécié, elle a été étouffée par l'éducation qu'on lui a donné, ce qui a conduit à l'émergence de toutes sortes de comportements étranges et de tares... Laurent, son amant, est lui quelqu'un au tempérament sanguin, que j'ai détesté de par sa paresse, son appétit... Et Camille, au tempérament lymphatique, le mari, ne m'a non plus pas plu, c'est un être égoïste et faible. De plus, Mme Raquin ne m'a pas non plus convaincue, elle est surprotectrice et égoïste, en plus d'être bornée. Bref, ce sont dans ce roman des personnages globalement antipathiques qui servent le but d'une observation médicale plus que d'être attachants.

Par contre, j'ai adoré, comme toujours, la plume de Zola qui est vraiment très fluide dans ce roman, et toujours aussi captivante. Je l'ai découvert dans un style plus scientifique qui ne l'a dessert pas, et qui colle très bien à l'atmosphère générale du roman.

Une bonne lecture dans l'ensemble avec ce nouveau roman de Zola, avec une intrigue moins prenante que lors de mes précédentes lectures, des personnages peu attachants, un style plus scientifique, le tout prenant la forme d'une sorte d'étude des caractères et des effets de certains points sur les personnes ( selon une théorie aujourd'hui erronée, mais non moi fascinante ).