Titre : Le Rapport de Brodeck
Auteur : Philippe Claudel
Traducteur : /
Editeur : Le Livre de Poche
Pas de collection particulière
Nombre de pages : 375
Résumé :
" Je m'appelle Brodeck et je n'y suis pour rien. Je tiens à le dire. Il faut que tout le monde le sache.
Moi ne n'ai rien fait, et lorsque j'ai su ce qui venait de se passer, j'aurais aimé ne jamais en parler, ligoter ma mémoire, la tenir bien serrée dans ses liens de façon à ce qu'elle demeure tranquille comme une fouine dans une nasse de fer.
Mais les autres m'ont forcé: "Toi, tu sais écrire, m'ont-ils dit, tu as fait des études". J'ai répondu que c'étaient de toutes petites études, des études même pas terminées d'ailleurs, et qui ne m'ont pas laissé un grand souvenir. Ils n'ont rien voulu savoir: "Tu sais écrire, tu sais les mots, et comment on les utilise, et comment aussi ils peuvent dire les choses.
Ça suffira. Nous on ne sait pas faire cela. On s'embrouillerait, mais toi, tu diras, et alors ils te croiront. "
C'est un livre que j'ai dû lire pour les cours, car nous allons rencontrer l'auteur mercredi !
J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire. L'intrigue est très confuse et très embrouillée, difficilement compréhensible, le narrateur ne cesse de faire des retours en arrière à différentes époques, et on y va, et on s'en va, on retourne dans le présent et deux chapitres plus loin on retourne là où on s'était arrêté... Mais, passé les 60 premières pages, je me suis habituée et j'ai été happée par l'intrigue et l'atmosphère menaçante qui plane tout au long du roman. J'étais passionnée et je n'ai plus réussi à m'en détacher ! L'auteur installe un profond suspense dans son histoire, et la peur qui étreint Brodeck tout au long du récit ne fait que renforcer cette impression ! Et puis, comme l'on ne peut situer précisément l'histoire dans l'espace, et très vaguement dans le temps, cela ajoute une part de mystère...
Concernant les personnages, j'ai véritablement adoré Brodeck. C'est un homme complexe, marqué à vie par son expérience dans un camp de concentration. C'est un homme victime de xénophobie et d'antisémitisme, Un homme qui se sent menacé, coupable, qui a peur et qui lutte pour se reconstruite une vie. J'ai vraiment été touchée par ce personnage. J'ai également beaucoup aimé Emélia, Fédorine, et Poupchette. Ce sont tous des personnages très attachants.
Quant à l'Anderer... c'est un personnage très étrange, mais très attachant aussi, même si l'on ne le voit que dans le passé.
La plupart des autres personnages du village m'ont laissé un sentiment mitigé, impossible de les détester, impossible de les aimer. Après tout, ils sont si humains !
J'ai adoré le style de Philippe Claudel, je l'ai trouvé très fluide, très beau, qui décrit les émotions de Brodeck, par sa voix, avec justesse et précision. Je trouve qu'il correspond très bien à l'atmosphère générale qui se dégage du roman.
Une très bonne lecture avec ce roman, malgré un début difficile, je suis finalement rentrée dans l'histoire et je ne pouvais plus m'en détacher. J'ai également adoré les personnages, tous si complexes, si humains, et la plume de l'auteur, très belle. J'ai hâte de le rencontrer !
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