La Bête Humaine

Titre : La Bête Humaine
Dix-septième roman du cycle Les Rougon-Macquart
Auteur : Emile Zola
Traducteur : /
Editeur : Pocket
Collection Classiques
Nombre de pages : 412
Résumé :
La bête humaine, c'est le conducteur de train Lantier, le fils de la pauvre Gervaise de L'Assommoir et la victime d'une folie homicide. S'il désire une femme, un atroce désir de sang l'étreint. La bête humaine, c'est aussi sa locomotive à vapeur, la Lison, une puissante machine aimée et entretenue comme une maîtresse. Avec elle, il affronte une tempête de neige sur la ligne Paris-Le Havre et une effroyable catastrophe ferroviaire. C'est Séverine aussi, une femme douce qui aide pourtant son mari à tuer et projette de l'éliminer à son tour pour pouvoir vivre sa passion avec Lantier.

Après Germinal, j'ai eu envie de lire un autre Zola, et justement j'avais emprunté à la médiathèque celui-ci. L'année dernière on eu avait lu un petit extrait, qui m'avait intriguée, et finalement je me suis lancée dans cette lecture. Lecture plutôt appropriée pour la saison et le moment dans l'année vu que c'est un peu creepy comme ambiance quand même... Et aussi carrément morbide.

On suit donc le personnage de Jacques Lantier, fils de Gervaise de l'Assomoir ( et oui, encore un ! ). C'est un personnage que j'ai beaucoup aimé suivre : en effet, je l'ai trouvé très intéressant. La tare héréditaire de la famille se manifeste chez lui par une folie meurtrière, à laquelle il tente de résister. Cela en fait un personnage torturé, sombre mais aussi très humain : il réagit comme il peut, tente le tout pour le tout afin de ne pas tuer. J'ai beaucoup aimé cette lutte intérieure, ce qui m'a poussée à regarder ce roman comme une tragédie... transposée au genre romanesque, justement. Les autres personnages sont également très intéressants à découvrir. J'ai adoré Séverine, j'ai trouvé Misard, le mari de tante Phasie très réaliste, très très proche de gens qu'on pourrait rencontrer, mais le personnage qui m'a le plus plu reste Flore, un personnage énigmatique, bien différent de ce qu'on peut trouver dans le reste du roman, et qui tranche avec les autres personnages féminins.

J'ai retrouvé avec plaisir, du reste, la plume de Zola, que j'affectionne tout particulièrement. C'est toujours un plaisir de se plonger dans l'un de ses romans et, si jusqu'ici je n'ai lu que 7 romans de lui, je m'y suis vraiment attachée. C'est bien simple, s'il était vivant je serais du genre à faire la queue pendant des heures pour avoir un roman de lui en avant-première, ou pour obtenir une dédicace.

L'intrigue du roman, et plusieurs éléments qui y figurent, m'ont fait penser à deux autres romans de Zola que j'ai lu. Tout d'abord, un lien qui ferait classe en ouverture pour le commentaire littéraire : le fait que, comme dans Germinal, l'entreprise pour laquelle travaillent pas mal des personnages soit dénommée Compagnie. Cela évoque une entité toute-puissante, et je n'ai pas pu m'empêcher de faire le parallèle, même si certains penseront qu'il n'y a rien d'extraordinaire. Le second élément est plus évidemment, et concerne l'intrigue : en effet, la thématique du roman, et plusieurs événements qui s'y déroulent m'ont beaucoup fait penser à Thérèse Raquin. Ce n'est pas exactement la même thématique, mais néanmoins certaines choses y font écho. Personnellement ça ne m'a pas du tout dérangée, j'ai même trouvé ça plutôt amusant.
Sinon, l'intrigue est vraiment hyper prenante. J'ai dévoré ce livre en un rien de temps, fascinée par l'action. J'ai découvert également le monde ferroviaire, emportée par ce roman un brin policier, un roman noir, thriller d'avant l'heure ( yes, ça rime ).

Un nouveau coup de coeur pour un Zola. Est-ce vraiment étonnant ? Il est peut-être moins connu que Germinal, Au Bonheur des Dames ou L'Assommoir, mais il vaut vraiment le coup. Surtout à Halloween.