Auteur : Margaret Atwood
Traducteur :
Editeur : Robert Laffont
Collection Pavillons Poche
Nombre de pages : 518
Résumé :
La « servante écarlate », c'est Defred, une entreprise de salubrité publique à elle seule.
En ces temps de dénatalité galopante, elle doit mettre au service de la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, son attribut le plus précieux : sa matrice.
Vêtue de rouge écarlate, elle accomplit sa tâche comme une somnambule, et le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, d'échanger des confidences, de dépenser de l'argent, d'avoir un travail, un nom, des amants...
Defred doit-elle céder à la révolte et tenter de corrompre le système ?
Cela faisait plusieurs mois que je voulais le lire, ce livre. Depuis février, précisément, quand ma prof de littérature anglaise ( best in the world ) est repartie aux Etats-Unis, non sans me laisser une liste de recommandations de lecture, dont celle-ci. Puis elle m'en a reparlé, et mon envie de le lire a augmenté. Certes, j'ai un peu triché, je l'ai lu en VF, mais bon j'ai fait au plus rapide : je l'ai trouvé en français d'abord, donc voilà ! Je l'ai emporté dans mes bagages pour les vacances et l'ai choisi pour la catégorie " livre que vous voulez absolument lire cet été " du French Read A Thon. Ce fut le septième et donc dernier livre que j'ai lu pour ce challenge.
Immédiatement, je me suis retrouvée happée dans cette histoire. L'auteur a choisi une méthode de narration plutôt efficace, puisqu'on suit les méandres de la réflexion de Defred qui décrit son quotidien, avec de très nombreuses analepses. Bien que la chronologie soit parfois un peu brouillée, dans l'ensemble le tout est très fluide, et les allers-retours constants entre le passé et le présent permettent de jouer le jeu des contrastes, de découvrir morceau par morceau le personnage. De plus, cela aide à garder une dynamique qui entraîne le lecteur : révélations, réflexions et péripéties s'enchaînent avec douceur pour offrir au lecteur un roman plutôt cérébral, psychologique, et profondément addictif. Impossible, en effet, de s'en détacher. L'auteur a réussi à totalement me fasciner, et j'ai quitté mon monde le temps de ma lecture... Et cette fin ! Le fait qu'elle soit ouverte, plus l'ajout qui est fait après, est vraiment un coup de maître qui m'a éblouie. L'auteur n'aurait pas pu trouver meilleure conclusion.
L'univers du roman est fascinant, terriblement dérangeant. Effectivement, comment ne pas penser aux propos misogynes de Trump ? Comment ne pas se dire que tout cela pourrait devenir réalité ? Au-delà de ces considérations liées à notre actualité, que chaque critique a pu évoquer en long, en large et en travers, cet univers est très bien construit, il n'y a aucune faille, aucun défaut de construction. L'auteur laisse planer quelques zones d'ombre qui contribuent au mystère ambiant et piquent la curiosité du lecteur. De plus, la construction même de l'univers montre un beau message, une belle leçon. Ce n'est pas juste une dystopie féministe qui montre que les femmes sont réduites en servitude - il y a tellement, tellement plus que ça ! Et ça, c'est vraiment très intelligent. Je ne vais pas disserter pendant dix pages sur cet univers, mais sachez que ce n'est pas JUSTE une dystopie à message féministe, et ça, c'est vraiment génial.
La plume de l'auteur est vraiment magnifique : elle m'a totalement emportée aux côtés de Defred et de la vie qu'elle dépeint. Vocabulaire riche, diversifié, manière unique de segmenter ses phrases et dont d'écrire : elle a tout pour plaire et donc pour m'emporter. Je suis restée fascinée par cette plume, par la maîtrise qu'elle laisse supposer, par l'élégance et le raffinement, par toutes les émotions qu'elle laisse filtrer... j'avais vraiment l'impression d'être dans la tête de la protagoniste, d'être à ses côtés, de tenir les mêmes réflexions qu'elle...
Les personnages sont tous très bien construits, très profonds, humains : presque réels. Le personnage de Defred, à la psychologie travaillée, m'a vraiment fascinée, c'est une femme forte, courageuse, intelligente, avec beaucoup de failles, qui m'a beaucoup plu. Elle m'a émue et touchée... je suis ravie d'avoir pu passer du temps avec elle. Quant aux personnages secondaires, leur psychologie est tout aussi travaillée, raffinée : l'auteur propose une galerie de personnages secondaires crédibles et fascinants : comme Moira, le Commandant, Serena Joy. J'ai adoré les découvrir : ils ont rendu mon voyage encore plus fascinant.
Cette magnifique histoire de passion et de souvenir, au-delà d'être une simple dystopie féministe, m'a bouleversée, m'a emportée, m'a touchée ( traduction : j'ai pleuré comme une madeleine ). C'est une magnifique histoire, que je vous recommande vraiment.
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