Auteurs : John Green et David Levithan
Traducteur : Bernadette Ott
Editeur : Gallimard
Collection Scripto
Nombre de pages : 279
Résumé :
Will Grayson se méfie des sentiments. Les histoires de coeur portent la poisse, tout le temps. Alors, dans la vie, autant se faire discret. Son meilleur ami, Tiny Cooper, est à la fois une bénédiction et une vraie plaie : ami fidèle et rayonnant, il est aussi ouvertement gay que corpulent et n'a pas l'habitude de passer inaperçu.
A l'autre bout de la ville, un adolescent en pleine déprime assume mal sa différence. Le hasard veut qu'il se somme lui aussi Will Grayson...
J'ai lu tous les livres de John Green, sauf celui-ci, et naturellement j'avais envie de le découvrir, d'autant plus que j'avais aimé A comme Aujourd'hui, de David Levithan. Et, enfin, j'ai mis la main sur celui-ci à la médiathèque ! J'étais donc très impatiente de le lire, et me suis plongée dans ma lecture.
Immédiatement, j'ai pu identifier quels étaient les chapitres de John Green, et donc son Will, et lesquels étaient ceux de David Levithan. ( celui de John Green est avec majuscules, l'autre sans - d'ailleurs David Levithan a donc écrit tout son texte sans majuscules, ce qui est assez perturbant, même si ça permet de bien marquer la différence ).Et forcément, j'ai tout de suite pu marquer la différence, niveau personnages. Will Grayson est un personnage typique de John Green, on reconnait vraiment sa patte et son genre. Un personnage un peu loufoque, très réservé, entouré de personnages tout aussi loufoques et originaux : ce que j'adore chez John Green. Les personnages ( je parle aussi de Tiny Cooper ) sont vraiment originaux ( surtout Tiny Cooper, le héros étant souvent moins original que ses amis chez John Green ), attachants, désopilants. Ce sont vraiment des personnages touchants, inoubliables... côté David Levithan, c'est nettement moins ça. Son Will ( ou plutôt, will grayson ) m'a vraiment agacée. C'est un personnage sensé être profond et torturé, mais c'est plutôt un des personnages les plus agaçants qu'il m'ait été donné de voir ; j'avais envie de l'étrangler au bout de... 2 pages. Geignard, égocentrique, méchant, il est vraiment infect et ça m'a vraiment bloquée. De plus, les personnages secondaires qui l'entourent sont plutôt fades, plats ( surtout comparés à ceux de John Green ! ).
Niveau style d'écriture, j'ai aussi immédiatement pu faire la différence. Et là encore, la préférence a été marquée. J'ai retrouvé avec plaisir la belle plume de John Green, avec son humour, son côté incisif et ironique qui lui va si bien. John Green sait parfaitement faire parler ses personnages et leur donne une voix unique, forte et attachante. La lecture est fluide, aisée... mais, encore une fois, ce n'est pas du tout le même constat côté Levithan. La plume ne dégage pas du tout la même impression d'aisance, au contraire ! Déjà, il y a le problème des majuscules, qui gêne la lecture, même si ce point-là est compréhensible et excusable, vu le contexte. Mais par contre, l'immense quantité de langage familier, ordurier, injurieux qui est utilisée est vraiment gênante. Certes, ça donne une voix au personnage, mais c'est une voix hyperbolique, déplaisante. Il n'y a nul besoin d'être aussi vulgaire et c'est quelque chose qui m'a vraiment agacée...
L'intrigue est plutôt addictive : suspendue au roman, je l'ai dévoré très rapidement. L'histoire a rapidement pris un tour auquel je ne m'attendais pas du tout, et j'ai été très agréablement surprise. C'est vraiment une histoire touchante, émouvante, drôle, avec un bon rythme ( l'alternance des points de vue est très efficace ), et, surtout, qui traite de thèmes forts et sensibles comme l'homosexualité mais aussi l'acceptation de soi, l'amitié ou la dépression. Les auteurs traitent ces thèmes avec beaucoup d'intelligence et de sensibilité, et j'ai vraiment adoré découvrir, sous leur plume, l'histoire de tous ces personnages. Entraînante, à la fois drôle et touchante, cette histoire m'a emportée loin, et j'en suis ravie.
Une belle histoire qui cependant est très marquée par l'opposition entre John Green et David Levithan : si j'ai adoré retrouver le premier par sa plume et ses personnages tellement attachants, le second m'a déçue avec des personnages agaçants et fades, et une plume inutilement ordurière...
4/5
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