Le meilleur des mondes

Titre : Le meilleur des mondes
Auteur : Aldous Huxley
Traducteur : Jules Castier
Editeur : Pocket
Pas de collection particulière
Nombre de pages : 319
Résumé :
Bienvenue au Centre d'Incubation et de Conditionnement de Londres-Central. À gauche, les couveuses où l'homme moderne, artificiellement fécondé, attend de rejoindre une société parfaite. À droite : la salle de conditionnement où chaque enfant subit les stimuli qui plus tard feront son bonheur. Tel fœtus sera Alpha – l'élite – tel autre Epsilon – caste inférieure. Miracle technologique : ici commence un monde parfait, biologiquement programmé pour la stabilité éternelle... La visite est à peine terminée que déjà certains ricanent. Se pourrait-il qu'avant l'avènement de l'État Mondial, l'être humain ait été issu d'un père et d'une mère ? Incroyable, dégoûtant... mais vrai. Dans une réserve du Nouveau Mexique, un homme Sauvage a échappé au programme. Bientôt, il devra choisir : intégrer cette nouvelle condition humaine ou persister dans sa démence...

Cela faisait assez longtemps que je me disais qu'il fallait que je découvre plus de classiques de la dystopie. Après avoir lu ( il y a un certain temps déjà, un an peut-être ) Fahrenheit 451, que je me souviens avoir beaucoup aimé, je me suis dit que ce serait bien d'en tenter un autre. Et, quand j'ai vu ce livre à la médiathèque, je n'ai pas hésité une seule seconde : c'était l'occasion !

Je suis entrée dans le roman en attendant le feu d'artifice ( c'était le 14 juillet ) ( oui c'était le petit détail qui sert à rien ). Et là... ça a été comme... un coup de foudre. Un coup de poing. Premièrement, à cause ( ou plutôt grâce ) la plume de l'auteur. Fantastique. A couper le souffle. Une langue recherchée, précise, au vocabulaire raffiné, diversifié, riche... une impression d'aisance, de facilité, de fluidité. Un charme puissant qui se déploie et enferme le lecteur dans ses filets. J'ai peine à trouver les mots pour exprimer toute ma fascination, tout mon plaisir à cette lecture. Le charme exercé par ces mots est si puissant... renforcé par les magnifiques citations de Shakespeare... l'embarquement pour le " Meilleur des Mondes " est immédiat.

De plus, l'intrigue est extrêmement bien construite. Dès les premières pages, un lien se tisse entre le livre et le lecteur : ce dernier est immédiatement fasciné par cette société qu'il décrit précisément, mais sans détails superflus. Cette société que l'on apprend à connaître au fil des pages et qui est extrêmement bien construit, qui tient parfaitement debout. De plus, l'intrigue est tout aussi fascinante. Pas une seconde on ne s'ennuie, pas une seconde on ne se lasse. La diversité des points de vue entretient un dynamisme constant, le lecteur participe au livre, car celui-ci demande son jugement. Il appelle aussi sa culture, avec de nombreuses références à Shakespeare ( qui m'ont donné terriblement envie de lire du Shakespeare ! ), bref il dialogue totalement avec le lecteur, et ça, c'est une caractéristique extraordinaire que j'ai trouvée dans peu de livres. Et puis, ce livre provoque de nombreuses réflexions, c'est un appel à réfléchir et à se questionner... Tout en étant une magnifique histoire de passion, de doutes, de dilemme, d'humanité... je pourrais continuer mon éloge dithyrambique pendant des heures, mais mon paragraphe est déjà assez brouillon et confus comme ça, je vais m'arrêter là.

Les personnages sont aussi merveilleusement diversifiés, et très bien construits, très aboutis psychologiquement. Ce fut un vrai plaisir de les découvrir. J'ai adoré le personnage de John ( ou Le Sauvage ), ce personnage fascinant, qui se bat pour trouver sa place, et avec qui mon coeur est parfois entré en résonance... ce personnage seul, perdu, tourmenté, déplacé partout où il est, ce personnage bercé par le passé... sa poésie, sa profondeur, m'ont troublée et m'ont touchée. Irrémédiablement.
D'autres personnages, plus secondaires, m'ont moins touchée, voire m'ont complètement agacée ( c'est le cas de Bernard, qui m'a semblé pitoyable ), mais tout l'art d'Aldous Huxley fait que ces personnages sont de vraies petites merveilles de vraisemblance et d'humanité, des personnages si humains que j'aurais pu leur parler...

Je ne m'attendais pas à éprouver un tel torrent d'émotions, une telle fascination. Mais ce livre m'a bouleversée plus que ce que j'attendais, et, je ne peux que recommander une chose : LISEZ-LE ! J'ai aussi entendu dire qu'il y avait un " Retour au meilleur des mondes " et j'ai vraiment très envie de mettre la main dessus !